Clarke, C.; "Le cuir dans les garnitures de marteaux: présentation de la problématique", Actes de la journée d’étude: La facture du piano en France entre 1780 et 1820, Cité de la Musique , Paris (2006) 4-12
Resumé:
Les garnitures des marteaux déterminent en très grande mesure la sonorité d'un piano-forte. Une bonne peau, bien utilisée, peut révéler toute la beauté et la subtilité sonores d'un instrument ; une mauvaise peut réduire ce même instrument à une caricature de lui-même. Une peau idéale doit avoir une texture d'une extrême douceur, mais posséder en même temps un "corps" -une solidité- et surtout une grande élasticité qui résiste longtemps au martèlement des cordes. Les facteurs de piano-forte ont employé pour leurs marteaux soit des peaux chamoisées (de daim, de chamois ou de mouton) soit des peaux aux tannages végétaux spécialement adaptés, ou encore des peaux au tannage mixte. Identifier les espèces animales et les méthodes employées pour élaborer ces peaux demande des moyens d'analyse sophistiqués. Aujourd'hui, parmi les peaux disponibles dans le commerce, seules les peaux chamoisées, préparées par des artisans respectant la tradition, sont en partie en mesure de donner des résultats probants. En effet, les méthodes traditionnelles de chamoisage, où les peaux, en petit paquets, étaient battues pour y faire entrer peu à peu de l'huile, ne sont plus pratiquées, pour des raisons économiques. Le marché est dominé par des peaux de mauvaise qualité en provenance d’Italie et de République tchèque. Le nombre de petites tanneries polyvalentes en Europe a chuté dramatiquement dans les quarante dernières années, face à des regroupements économiques et règlements environnementaux toujours plus astreignants. Beaucoup de métiers d'art utilisant des cuirs et des peaux de qualité pour réaliser leur travail, la situation est plus qu'alarmante.
Les garnitures des marteaux déterminent en très grande mesure la sonorité d'un piano-forte. Une bonne peau, bien utilisée, peut révéler toute la beauté et la subtilité sonores d'un instrument ; une mauvaise peut réduire ce même instrument à une caricature de lui-même. Une peau idéale doit avoir une texture d'une extrême douceur, mais posséder en même temps un "corps" -une solidité- et surtout une grande élasticité qui résiste longtemps au martèlement des cordes. Les facteurs de piano-forte ont employé pour leurs marteaux soit des peaux chamoisées (de daim, de chamois ou de mouton) soit des peaux aux tannages végétaux spécialement adaptés, ou encore des peaux au tannage mixte. Identifier les espèces animales et les méthodes employées pour élaborer ces peaux demande des moyens d'analyse sophistiqués. Aujourd'hui, parmi les peaux disponibles dans le commerce, seules les peaux chamoisées, préparées par des artisans respectant la tradition, sont en partie en mesure de donner des résultats probants. En effet, les méthodes traditionnelles de chamoisage, où les peaux, en petit paquets, étaient battues pour y faire entrer peu à peu de l'huile, ne sont plus pratiquées, pour des raisons économiques. Le marché est dominé par des peaux de mauvaise qualité en provenance d’Italie et de République tchèque. Le nombre de petites tanneries polyvalentes en Europe a chuté dramatiquement dans les quarante dernières années, face à des regroupements économiques et règlements environnementaux toujours plus astreignants. Beaucoup de métiers d'art utilisant des cuirs et des peaux de qualité pour réaliser leur travail, la situation est plus qu'alarmante.
Dans la même publication et aussi disponibles en ligne:
Jacques Renard, "Caractérisation mécanique des cuirs utilisés pour les garnitures de marteaux", pp. 13-19
Marc Stoltz, "État des connaissances sur les méthodes de tannage et mise en œuvre des cuirs au XIXe - disparition de la matière première et des techniques ancestrales: fantasme ou réalité?", pp.20-30